Le pendentif « Ne pas me réanimer »

Le pendentif actant le refus d'être réanimé (feuillet d'aluminium de 3x5 cm avec photo, signa­ture et date de nais­sance) est actuel­le­ment en cours de prépa­ra­tion pour les membres qui nous l'ont commandé.

En tant que membre de l'ADMD, si vous êtes intéressé(e) par un pendentif de refus de réani­ma­tion et que vous ne l'avez pas encore fait savoir, veuillez nous envoyer le formu­laire ci-dessous. Nous vous conseillons toute­fois de prendre préa­la­ble­ment connais­sance d'un certain nombre de ques­tions concer­nant la réanimation.

Le fait de porter ce pendentif signifie que vous renoncez en toute circons­tance à toute tenta­tive de réanimation. La loi rela­tive aux droits du patient précise que le patient a le droit de refuser un trai­te­ment mais a droit à l’information nécessaire pour pouvoir prendre une décision mûrement réfléchie concer­nant l’acceptation ou le refus d’un trai­te­ment proposé. Le présent fasci­cule vous fournit ces infor­ma­tions, expose les avan­tages et les risques d’une telle décision mais vous incite aussi à en discuter avec vos proches et avec votre médecin.

Les secou­ristes profes­sion­nels (ambu­lan­ciers, médecins urgen­tistes et autres) qui portent les premiers secours, ne vous connaissent pas et ils ne respec­te­ront votre souhait de ne pas être réanimé que s’ils sont convaincus que vous avez pris cette décision en toute indépendance, après avoir été informé des avan­tages et des risques de cette décision.

Comment se présente un arrêt cardiaque ?

Par une perte de connais­sance brutale et tota­le­ment imprévue sans rétablissement spon­tané de la conscience.

Une réanimation, c’est quoi ?

Il n’est pas simple de donner une descrip­tion du concept « réanimation » qui corres­ponde exac­te­ment à toutes les situa­tions rencontrées. On peut proposer la définition suivante : « la réanimation est l’ensemble des gestes visant à rétablir la circu­la­tion sanguine et/ou la respi­ra­tion spontanée ».

Citons quelques exemples de situa­tions qui peuvent conduire à une réanimation :

  • Perte de conscience suite à un arrêt cardiaque,
  • Perte de conscience suite à une noyade,
  • Perte de conscience suite à un acci­dent ou une hémorragie.

Un arrêt cardiaque induit un arrêt respi­ra­toire et, inver­se­ment, un arrêt respi­ra­toire entraîne en quelques minutes un arrêt cardiaque : d’où fina­le­ment le décès de la victime. En main­te­nant arti­fi­ciel­le­ment la circu­la­tion sanguine par massage cardiaque et, le plus souvent, en relançant par un choc électrique les batte­ments du cœur, il est parfois possible d’inverser la situation.

En cas de noyade, après avoir sorti la victime de l’eau, on pratique une venti­la­tion forcée et, en main­te­nant arti­fi­ciel­le­ment la circu­la­tion sanguine, le danger de mort peut être écarté. Généralement le relais sera pris par les services ambu­lan­ciers de premier secours.

Que ressent-on en cas de réanimation ?

Lors d’un arrêt cardiaque, on ne ressent rien. Si la personne ne décède pas sur place, elle sera transportée vers l’hôpital au service des soins inten­sifs, le plus souvent encore incons­ciente. Elle y sera prise en charge pendant quelques jours. Pendant cette période, le patient ne ressen­tira rien parce qu’il sera main­tenu endormi. Puis on arrêtera les hypno­tiques en espérant que le patient se réveille spontanément. Ceci peut prendre quelques jours mais il arrive que le patient ne se réveille pas. En ce cas il peut être décidé avec le manda­taire ou les représentants légaux de mettre fin à tout trai­te­ment et le patient décède sans avoir rien ressenti.

Aux soins inten­sifs, entre un tiers et la moitié des patients se réveillent au bout de quelques jours après l’arrêt des somnifères. Au début le patient est généralement très confus, présente des trous de mémoire et oublie rapi­de­ment ce qui se passe, comme par exemple les visites des membres de sa famille. Au bout de quelques jours, voire quelques semaines, les choses peuvent rentrer progres­si­ve­ment dans l’ordre.

Pourquoi certaines personnes refusent-elles d’être réanimées ?

Plusieurs considérations peuvent vous amener à refuser toute réanimation. Nous repre­nons ci-dessous les moti­va­tions les plus habituelles.

a) « Pour moi, cela suffit »

Certaines personnes, arrivées à un âge avancé, ont dressé le bilan de leur exis­tence et considèrent qu’il faut laisser la nature suivre son cours. En dehors des nombreux handi­caps liés à l’âge, il y a le fait que nombre d’amis et membres de la famille sont décédés. Ils préfèrent la mort à la vie. D’autres encore considèrent qu’un arrêt cardiaque est une « belle » mort (rapide et indolore).

b) « Après réanimation vous n’êtes plus qu’une plante »

D’autres personnes encore ne veulent pas être réanimées par crainte des risques encourus. Elles ne veulent pas se retrouver dans une situa­tion telle qu’une vie « normale » ne soit plus possible. C’est sciem­ment qu’elles refusent de courir ce risque.

Quelles sont les chances de succès d’une réanimation ?

Il est impor­tant de distin­guer entre les chances de succès de la réanimation et la situa­tion qui peut en résulter. Ce sont deux choses différentes.

Les chances de succès de la réanimation (la personne quit­tant l’hôpital en vie) sont en moyenne de l’ordre de 20%. Environ la moitié des tenta­tives de réanimation suite à un arrêt cardiaque échouent immédiatement sur place, souvent au domi­cile même de la victime : les ambu­lan­ciers ne parviennent pas à relancer la circu­la­tion et renoncent alors à pour­suivre la réanimation. Chez des personnes jeunes et/ou dans des circons­tances particulières (par exemple en cas de noyade en eau glacée) la réanimation est pour­suivie jusqu’à l’arrivée à l’hôpital. Si la circu­la­tion peut être rétablie et la personne hospitalisée, les chances de survie augmentent signi­fi­ca­ti­ve­ment. Cependant, même dans ces condi­tions, environ la moitié des patients décèdent.

Le taux de succès évoqué constitue évidemment une moyenne. Dans certaines circons­tances ces chances seront nette­ment plus élevées tandis que d’autres feront nette­ment chuter ce pourcentage.

Ainsi les chances de succès seront plus grandes si quelqu’un est témoin de l’arrêt cardiaque et a commencé le massage cardiaque et le bouche‑à-bouche ou si du personnel ambu­lan­cier est présent sur place parce que l’appel à l’aide a été passé pour une autre raison (par exemple pour une douleur dans la poitrine). Dans ces cas les chances de survie peuvent atteindre les 50%.
En fait, le facteur le plus impor­tant est le délai qui s’écoule entre l’incident et le début de la réanimation, en parti­cu­lier le choc électrique qui peut relancer la fonc­tion cardiaque.

Si tous les facteurs sont défavorables, les chances de succès peuvent tomber à 2 – 3%. Elles se sont cepen­dant nette­ment améliorées ces dix dernières années et il n’y a aucune raison de penser que nous sommes au maximum des améliorations possibles.

Quelles sont les séquelles possibles d’une réanimation ?

L’image d’un patient qui, au sortir d’une réanimation réussie, se retrouve condamné à vivre dans un état de « plante » est forte­ment ancrée dans le public alors que, fort heureu­se­ment, c’est plutôt l’exception que la règle. La majo­rité des survi­vants se plaignent cepen­dant de conséquences diverses, plus ou moins sérieuses : fatigue et moins bonne concen­tra­tion intellectuelle.

Des enquêtes ont révélé que sur 100 personnes qui quittent l’hôpital en vie, 50 étaient déjà pensionnées et sur les 50 personnes qui travaillaient à temps plein avant la réanimation, seuls 35 reprennent, après la réanimation, leur ancien travail tandis que 15 adoptent un travail à temps partiel.

L’ADMD se tient à votre dispo­si­tion pour toute infor­ma­tion complémentaire. L’ADMD toute­fois décline toute respon­sa­bi­lité dans l’hypothèse où le refus de réanimation ne serait pas respecté par des urgen­tistes ou des réanimateurs.

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