Si une association pouvait avoir une âme, je dirais que Marc Englert était l’âme de l’ADMD. Même si la fatigue et la maladie l’empêchaient encore de se déplacer et de participer aux réunions, Marc poursuivait son travail d’écriture et de conseils. Combien de fois l’ai-je appelé au retour de réunions du Forum EOL, de la Commission “euthanasie”, du Comité consultatif de bioéthique, de l’ADMD pour lui faire, comme j’aimais à le lui dire, “rapport”.
Il me disait sa fatigue. D’une phrase au passage, il me préparait au jour où je ne pourrais plus l’appeler. Dans pas très longtemps. Et voilà que le jour est venu, ce 9 décembre. Nous ne sous sommes pas dit adieu, ni au revoir. Mais à tout jamais.
Il a été un des artisans de cette liberté dont les patients peuvent aujourd’hui jouir: choisir la manière et le moment de mourir. Il avait gardé le souvenir de la fin douloureuse de son épouse qu’il n’a pas pu aider comme il l’aurait souhaité, tout médecin qu’il était. Avec son ami le docteur Yvon Kenis, qui assuma la présidence de l’ADMD avant moi, il a donné l’argumentation pour obtenir la dépénalisation de l’euthanasie médicale.
L’année prochaine, nous fêterons le 35ème anniversaire de l’ADMD. Avec un peu de retard certes. Dans le prochain bulletin, nous retracerons les épisodes marquants de l’histoire de l’ADMD avec un fil rouge constitué des contributions de Marc Englert.
Ce 13 décembre, auront lieu ses funérailles au crématoire de Bruxelles. Pour l’ADMD et ses amis, ce sera l’heure de la tristesse, de la séparation matérielle. Mais nous emporterons avec nous tout ce que Marc Englert nous a apporté. Et ce sera un bel héritage, l’âme de l’ADMD.
A tout jamais Marc.
Jacqueline Herremans