Sédation, euthanasie

Dominique Jacquemin

De nos jours, les sociétés mandatent forte­ment la méde­cine, par des légis­la­tions variées – séda­tion, eutha­nasie, aide médi­cale à mourir – , pour construire la fin de vie d’autrui à sa demande. L’éthique se trouve de plus en plus solli­citée dans les pratiques soignantes. Mais quelle éthique ? Une accu­mu­la­tion de prin­cipes ? Une éthique réduite à la seule norma­ti­vité juri­dique, à un proto­cole ? S’efforçant de réflé­chir à quoi se trouvent aujourd’hui confrontés les profes­sion­nels s’ils deviennent, dans les faits, les « gardiens » du sens de l’existence de celui, celle qui n’en peut plus, peut-on se contenter de la seule raison pour déployer la signi­fi­ca­tion d’une action ? S’il importe de rendre compte en raison des motifs d’une déci­sion, d’un acte, ces derniers s’inscrivent aussi dans un registre plus large, celui de la spiri­tua­lité. C’est la voie qu’explore cet ouvrage : comment faire habiter ensemble l’éthique et la spiri­tua­lité pour penser la demande et les moda­lités de réponse à la construc­tion contem­po­raine du mourir ?